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[the following is quotation; my summary and commentary is in brackets. Deleuze’s commentary is at the end. The Latin text comes last.]
Propositions 1-8: The first stage in the proof of the reality of the definition: numerical distinction not being real, every really distinct attribute is infinitely perfect, and every qualified substance is unique, necessary and infinite. This sequence obviously relies only upon the first five definitions.(75d)Propositions 1-8, première étape de la démonstration de la réalité de la définition : la distinction numérique n'étant pas réelle, chaque attribut réellement distinct est infiniment parfait, chaque substance qualifiée est unique, nécessaire et infinie. Cette série, évidemment, doit s'appuyer seulement sur les cinq premières définitions.(65bc)The positive demonstration [for the uniqueness of substance] comes further on, in a scholium to Proposition 8: two substances with the same attribute would be only numerically distinct - and the character of numerical distinction is such as to exclude the possibility of making of it a real or substantial distinction.According to the Scholium, a distinction would not be numerical if the things distinguished did not have the same concept or definition; but in that case the things would not be distinct, were there not an external cause, beside the definition, which determined that they exist in such a number. So that two or more numerically distinct things presuppose something outside their concept. Thus substances could only be numerically distinct through the operation of some external causality that could produce them. But only by holding conjointly a number of confused ideas can we claim that substances are produced. We say they have a cause, but that we do not know how this cause operates; we imagine that we have a true idea of these substances, since they are conceived in themselves, but we are unsure of the truth of this idea, because we do not know, from the substances themselves, whether they exist. This amounts to a criticism of the odd Cartesian formula "what can exist by itself." External causality does not make sense, but only in relation to the existence of finite modes: every existing mode may be referred to another, precisely because it cannot exist by itself. To apply such causality to substance is to make it operate outside the terms that legitimate and define it - to propose its operation in a sort of void, and quite indeterminately. In short, external causality and numerical distinction share the same fate of applying to modes, and to modes alone.The argument of Scholium 8 has, then, the following form: (1) Numerical distinction requires an external cause to which it may be referred; (2) But a substance cannot be referred to an external cause, because of the contradiction implied in such a use of causal principles; (3) So two or more substances cannot be distinguished in numero, and there cannot be two substances with the same attribute. The structure of the argument here differs from that of the first eight proofs, which runs: (1) Two or more substances cannot share the same attribute, for they would then have to be distinguished by the modes, which is absurd; (2) So that a substance cannot have a cause external to it, for to be produced or limited by another substance it would have to share the same nature or the same attribute; (3) So that there cannot be numerical distinction in any substance, of whatever attribute, and "Every substance must be infinite."On the one hand, one deduces from the nature of numerical distinction that it is inapplicable to substance; on the other, one deduces from the nature of substance its infinity, and thus the impossibility of applying to it numerical distinctions. In either case, numerical distinction can never distinguish substances, but only modes that involve the same attribute. For number expresses in its own way the character of existing modes: the composite nature of their parts, their limitation by other things of the same nature, their determination from outside themselves. Number thus goes on ad infinitum. But the question is, can it ever reach infinity itself? Or, as Spinoza puts it: even in the case of modes, is it from the multitude of parts that we infer their infinity? When we make of numerical distinction a real or substantial distinction, we carry it to infinity, if only to ensure the convertibility that then becomes necessary between the attribute as such and the infinity of finite parts which we distinguish in it. Great absurdities then follow: "If an infinite quantity is measured by parts equal to a foot, it will consist of an infinitely many such parts, as it will also, if it is measured by parts equal to an inch. And therefore, one infinite number will be twelve times greater than another." The absurdity does not, as Descartes thought, lie in hypostatizing extension as an attribute but rather in conceiving it as measurable and composed of finite parts into which one supposes it convertible. Physics here intervenes to support the principles of logic: the absence of a vacuum in nature means simply that division into parts is not real distinction. Numerical distinction is division, but division takes place only in modes, only modes are divisible.(31d-34a)Mais la démonstration positive apparaît plus loin, dans un scolie de 8 : deux substances de même attribut seraient seulement distinctes in numero ; or les caractères de la distinction numérique excluent la possibilité d'en faire une distinction réelle ou substantielle.D'après ce scolie, une distinction ne serait pas numérique si les choses n'avaient pas le même concept ou la même définition ; mais ces choses ne seraient pas distinctes s'il n'y avait hors de la définition une cause extérieure par laquelle elles existent en tel nombre. Deux ou plusieurs choses numériquement distinctes supposent donc autre chose que leur concept. C'est pourquoi des substances ne pourraient être numériquement distinctes qu'en renvoyant à une causalité externe capable de les produire. Or, quand nous affirmons que des substances sont produites, nous avons beaucoup d'idées confuses à la fois. Nous disons qu'elles ont une cause, mais que nous ne savons pas comment cette cause procède ; nous prétendons avoir de ces substances une idée vraie, puisqu'elles sont conçues par elles-mêmes, mais nous doutons que cette idée soit braie, puisque nous ne savons pas par elles-mêmes si elles existent. On retrouve ici la critique de l'étrange formule cartésienne: ce qui peut exister par soi. La causalité externe a un sens, mais seulement à l'égard des modes existants finis : chaque mode existant renvoie à un autre mode, précisément parce qu'il ne peut pas exister par soi. Quand nous appliquons cette causalité aux substances, nous la faisons jouer hors des conditions qui la légitiment et la déterminent. Nous l'affirmons, mais dans le vide, en lui retirant toute détermination. Bref, la causalité externe et la distinction numérique ont un sort commun : elles s'appliquent aux modes, et seulement aux modes.L'argument du scolie 8 se présente donc sous la forme suivante : 1) la distinction numérique exige une cause extérieure à laquelle elle renvoie ; 2) or il est impossible d'appliquer une cause extérieure à une substance, en raison de la contradiction contenue dans un tel usage du principe de causalité : 3) deux ou plusieurs substances ne peuvent donc pas se distinguer in numero, il n'y a pas deux substances de même attribut. L'argument des huit premières démonstrations n'a pas la même structure : 1) deux ou plusieurs substances ne peuvent pas avoir le même attribut, parce qu'elles devraient se distinguer par les modes, ce qui est absurde ; 2) une substance ne peut donc pas avoir une cause externe, elle ne peut pas être produite ou limitée par une autre substance, car toutes deux devraient avoir la même nature ou le même attribut ; 3) il n'y a donc pas de distinction numérique dans une substance de quelque attribute, « toute substance est nécessairement infinite ».Tout à l'heure, de la nature de la distinction numérique, on concluait son impuissance à s'appliquer à la substance. Maintenant, de la nature de la substance, nous concluons son infinité, donc l'impossibilité de lui appliquer des distinctions numériques. De toutes façons, la distinction numérique ne distingue jamais des substances, mais seulement des modes enveloppant le même attribut. Car le nombre exprime à sa façon les caractères du mode existant : la composition des parties, la limitation par autre chose de même nature, la détermination externe. En ce sens il peut aller à l'infini. Mais la question est : peut-il être porté dans l'infini lui-même ? Ou, comme dit Spinoza : même dans le cas des modes, est-ce de la multitude des parties que nous concluons qu'elles sont une infinité ? Quand nous faisons de la distinction numérique une distinction réelle ou substantielle, nous la portons dans l'infinie, ne serait-ce que pour assurer la conversion devenue nécessaire entre l'attribut comme tel et l'; infinité des parties finies que nous y distinguons. En sortent de grandes absurdités : « Si une quantité infinie est mesurée en parties égales à un pied, elle devra, consister en une infinité de telles parties ; et de même si elle est mesurée en parties égales à un doigt ; et par suite un nombre infini sera douze fois plus grand qu'un autre nombre infini. » L'absurdité ne consiste pas, ainsi que le croyait Descartes, à hypostasier l'étendue comme attribut, mais au contraire à la concevoir comme mesurable et composée de parties finies avec lesquelles on prétend la convertir. La physique, ici, vient confirmer les droits de la logique : qu'il n'y ait pas de vide dans la nature signifie seulement que la division des parties n'est pas une distinction réelle. La distinction numérique est une division, mais la division n'a lieu que dans le mode, seul le mode est divisé.(25b-27b)
PROPOSITIO VIIIOmnis substantia est necessario infinita.DemonstratioSubstantia unius attributi non, nisi unica, existit (per Prop. 5), & ad ipsius naturam pertinet existere (per Prop. 7). Erit ergo de ipsius natura, vel finita, vel infinita existere. At non finita. Nam (per Defin. 2) deberet terminari ab alia ejusdem naturæ, quæ etiam necessario deberet existere (per Prop. 7); adeoque darentur duæ substantiæ ejusdem attributi, quod est absurdum (per Prop. 5). Existit ergo infinita. Q.E.D.Scholium ICum finitum esse revera sit ex parte negatio, & infinitum absoluta affirmatio existentiæ alicujus naturæ, sequitur ergo ex sola Prop. 7 omnem substantiam debere esse infinitam.Scholium IINon dubito, quin omnibus, qui de rebus confuse judicant, nec res per primas suas causas noscere consueverunt, difficile sit, demonstrationem Prop. 7 concipere; nimirum quia non distinguunt inter modificationes substantiarum, & ipsas substantias, neque sciunt, quomodo res producuntur. Unde fit, ut principium, quod res naturales habere vident, substantiis affingant; qui enim veras rerum causas ignorant, omnia confundunt, & sine ulla mentis repugnantia tam arbores, quam homines, loquentes fingunt, & homines tam ex lapidibus, quam ex semine, formari, &, quascunque formas in alias quascunque mutari, imaginantur. Sic etiam, qui naturam divinam cum humana confundunt, facile Deo affectus humanos tribuunt, præsertim quamdiu etiam ignorant, quomodo affectus in mente producuntur. Si autem homines ad naturam substantiæ attenderent, minime de veritate Prop. 7 dubitarent; imo hæc Prop. omnibus axioma esset, & inter notiones communes numeraretur. Nam per substantiam intelligerent id, quod in se est, & per se concipitur, hoc est, id, cujus cognitio non indiget cognitione alterius rei. Per modificationes autem id, quod in alio est, & quarum conceptus a conceptu rei, in qua sunt, formatur: quocirca modificationum non existentium veras ideas possumus habere; quandoquidem, quamvis non existant actu extra intellectum, earum tamen essentia ita in alio comprehenditur, ut per idem concipi possint. Verum substantiarum veritas extra intellectum non est, nisi in se ipsis, quia per se concipiuntur. Si quis ergo diceret, se claram, & distinctam, hoc est, veram ideam substantiæ habere, & nihilominus dubitare, num talis substantia existat, idem hercle esset, ac si diceret, se veram habere ideam, & nihilominus dubitare, num falsa sit (ut satis attendenti fit manifestum); vel, si quis statuat, substantiam creari, simul statuit, ideam falsam factam esse veram, quo sane nihil absurdius concipi potest; adeoque fatendum necessario est, substantiæ existentiam, sicut ejus essentiam, æternam esse veritatem. Atque hinc alio modo concludere possumus, non dari, nisi unicam, ejusdem naturæ, quod hic ostendere, operæ pretium esse duxi. Ut autem hoc ordine faciam, notandum est, I. veram uniuscujusque rei definitionem nihil involvere, neque exprimere præter rei definitæ naturam. Ex quo sequitur hoc II., nempe nullam definitionem certum aliquem numerum individuorum involvere, neque exprimere, quandoquidem nihil aliud exprimit, quam naturam rei definitæ. Ex. gr. definitio trianguli nihil aliud exprimit, quam simplicem naturam trianguli; at non certum aliquem triangulorum numerum. III. Notandum, dari necessario uniuscujusque rei existentis certam aliquam causam, propter quam existit. IV. Denique notandum, hanc causam, propter quam aliqua res existit, vel debere contineri in ipsa natura, & definitione rei existentis (nimirum quod ad ipsius naturam pertinet existere), vel debere extra ipsam dari. His positis sequitur, quod, si in natura certus aliquis numerus individuorum existat, debeat necessario dari causa, cur illa individua, & cur non plura, nec pauciora existunt. Si ex. gr. in rerum natura 20 homines existant (quos, majoris perspicuitatis causa, suppono simul existere, nec alios antea in natura exstitisse), non satis erit (ut scilicet rationem reddamus, cur 20 homines existant) causam naturæ humanæ in genere ostendere; sed insuper necesse erit, causam ostendere, cur non plures, nec pauciores, quam 20 existant; quandoquidem (per Notam III) uniuscujusque debet necessario dari causa, cur existat. At hæc causa (per Notam II & III) non potest in ipsa natura humana contineri, quandoquidem vera hominis definitio numerum vicenarium non involvit; adeoque (per Notam IV) causa, cur hi viginti homines existunt, & consequenter cur unusquisque existit, debet necessario extra unumquemque dari, & propterea absolute concludendum, omne id, cujus naturæ plura individua existere possunt, debere necessario, ut existant, causam externam habere. Jam quoniam ad naturam substantiæ (per jam ostensa in hoc Schol.) pertinet existere, debet ejus definitio necessariam existentiam involvere, & consequenter ex sola ejus definitione debet ipsius existentia concludi. At ex ipsius definitione (ut jam ex Nota II & III ostendimus) non potest sequi plurium substantiarum existentia; sequitur ergo ex ea necessario, unicam tantum ejusdem naturæ existere, ut proponebatur.
From:
Deleuze, Gilles. Spinoza et le problème de l'expression.
Deleuze, Gilles. Expressionism in Philosophy: Spinoza. Trans. Martin Joughin.
Spinoza. Ethics. Transl. Elwes. available online at:
http://ebooks.adelaide.edu.au/s/spinoza/benedict/ethics/index.html
Spinoza. Ethica. available online at:
http://www.hs-augsburg.de/~harsch/Chronologia/Lspost17/Spinoza/spi_eth
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